VIDEO - "Agir sur le rapport de l’élève à l’école pour renforcer sa persévérance scolaire" Christophe MARSOLLIER
mercredi 31 janvier 2018
Intervention de Christophe MARSOLLIER, Docteur en sciences de l’éducation et inspecteur général de l’éducation nationale.
Durée : 1:18:11
Les facteurs de décrochage scolaire et de persévérance scolaire sont nombreux.
La persévérance scolaire résulte d’une combinaison de 4 principaux facteurs :
Familiaux
Qualité des pratiques relationnelles parentales
Valorisation de l’école
Satisfaction des besoins physiologiques et psychologiques fondamentaux
Environnementaux et sociaux
Influence positives directes des personnes, par leur discours
Influences positives indirectes des personnes par leurs pratiques culturelles ; habitudes comportementales, projets, actions
Personnels
Compétences cognitives
Aspirations scolaires et professionnelles
Interactions sociales positives avec les pairs et les adultes
Maîtrise de ses émotions
Résilience / événements familiaux, scolaires, amicaux vulnérabilité
Perméabilité aux influences des pairs
Santé et perméabilité aux addictions
Estime de soi
Scolaires
Attitude, relation ouverte et authentique des professeurs avec les élèves
Relation humanisée et de qualité
Importance de la pédagogie active plus stimulante pour l’élève
Engagement personnel des enseignants
Modalités d’évaluation
Prévention et suivi par rapport aux élèves vulnérables
Les besoins des élèves
Alimentation, sommeil, cadre et discipline en classe, appartenance, bienveillance, aide ciblée, sens, motivation. Des besoins déterminants favorisent la motivation, donc la persévérance : besoins de réalisation de soi, d’autonomie, de compétences, d’affiliation, de justice (par rapport à l’évaluation par exemple), de confiance, de respect, de sécurité, d’estime de soi dans la réciprocité, l’expression de soi.
L’Estime de soi
Définition
C’est le sentiment, la représentation, l’opinion que l’on a de sa propre valeur, la capacité à éprouver une opinion favorable quant à ses propres compétences et à l’image de soi, une attitude intérieure qui dispose à agir en confiance, à s’accepter tel que l’on est.
5 grands domaines de l’estime de soi
l’apparence physique
les compétences artistiques
les compétences sportives
le scolaire ou professionnel
les relations sociales
3 processus internes nourrissent ou affectent l’estime de soi
la comparaison de soi-même avec les personnes de son environnement
la perception de signaux indicateurs des représentations et de la considération des autres à l’égard de soi
l’expérience de réussites et d’échecs par rapport à la nouveauté et la difficulté.
3 composantes de l’estime de soi
la confiance en soi
l’amour de soi
l’image de soi
Les adolescents d’aujourd’hui :
Ce sont des consommateurs, des cibles de consommation dans un univers attractif et souvent virtuel, dan un monde où les connaissances sont facilement disponibles. Ils sont confrontés au problème de la cyber violence et vivent dans une désynchronisation des temps sociaux famille/ado. Ils ont perdu la confiance à l’égard du politique. Ils vivent des conflits de valeurs entre les valeurs de leur communauté et les valeurs de l’école. Mais le jeune possède une capacité de sauvegarde qui lui permet de trouver un équilibre.
La résilience
En France, est définie comme la capacité à dépasser un traumatisme, en Angleterre comme la compétence qui permet de faire face à ce qui est difficile dans la vie. Elle est renforcée par de nombreuses compétences psychosociales. Mais si le vécu personnel de l’élève est difficile, il y a non satisfaction de certains besoins fondamentaux, donc fragilisation de l’élève, baisse de la résilience qui entraine la vulnérabilité.
Vulnérabilité et faible résilience = un point commun aux décrocheurs !
Il est important de repérer les signes de vulnérabilité. Et il y a un travail à faire sur l’acceptation par le jeune de sa propre vulnérabilité. La relation est un grand levier : communication (dont ton), dimension cognitive et émotionnelle. L’éthique est une aide précieuse : posture à s‘interroger, s’intéresser à ce qui est bien, le plus juste pour l’autre. L’éthique est indispensable dans 4 domaines : l’accompagnement de tout ce qui est difficile (résistance), lors des moments d’évaluation, dans l’exercice de l’autorité, mais également dans le « care », l’attention aux besoins des plus vulnérables. Il faut faire preuve d’autorité bienveillante.